La musique et la culture
Présente dans toutes les sociétés humaines, la musique y occupe une place fondammentale dans les rituels, les célébrations religieuses et les divertissements. Son influence sur les êtres est telle que des instruments, des rythmes et certaines échelles musicales prenant la forme de gammes, les modes, se voient parfois rejetés en raison de leurs effets prétendument néfastes.
Ainsi Platon dans "La République" (Livre III), proscrit tous les éléments musicaux qui affaibliraient l'esprit des gardes de la cité, en premier lieu les modes "Lydiens" (Orientaux) accusés de générer des réactions sentimentales. La musique est en effet l'art le plus apte à symboliser l'harmonie d'un groupe ou d'une société.
En Chine, dans les traités anciens, les sons de la gamme à cinq sons (Pentatonique) sont mis en correspondance avec les points cardinaux, les signes du zodiaque et les animaux de sacrifice. La musique est chargée d'exprimer l'harmonie qui doit régner entre le ciel (symbolisé par des sons clairs et distincts) et la terre (les sons forts et puissants).
L'idée d'harmonie est présente également dans les théories grecques. A l'époque de Phytagore, les sons émis par les cordes de la lyre, définis par des mesures de longueur, symbolisent ainsi la position des planètes dans le ciel. En renvoyant à l'ordre naturel, la musique permet d'évoquer l'harmonie des sphères. De l'Antiquité jusqu'au milieu du XVIIe siècle, les rapports numériques entre les notes fascinent les théoriciens de la musique et les philosophes.
La beauté de la musique repose alors d'avantage sur sa capacité à symboliser des dimensions spirituelles que sur le plaisir ressenti à son écoute, surtout dans les oeuvres polyphoniques médiévales où règne l'enchevêtrement des voix.
A.Maxime