Rendue publique juste après le décès, le 13 octobre, du roi Bhumibol Adulyadej, la chanson, saturée en saxophone et solos de guitare, aurait été écrite deux semaines plus tôt. « N’abandonnez pas, ne soyez pas abattus, même si les tragédies nous blessent comme des épines », y chante le sergent-chef Pongsathorn Porchit, chargé d’interpréter l’œuvre du premier ministre.
La chanson du chef du gouvernement pour consoler son peuple
Le général Prayuth n’en est pas à son premier opus. En décembre 2015, il avait signé Parce que vous êtes la Thaïlande, un air en guise de cadeau de Nouvel An à la population. Alors qu’il avait déjà repoussé le retour à un gouvernement démocratiquement élu, il n’hésitait pas à écrire : « Si nous nous donnons la main, le jour que nous espérons n’est pas loin. » Dès juin 2014, soit un mois après que l’armée se fut saisie du pouvoir, Prayuth avait signé Rendre le bonheur au peuple, dont les paroles, rédigées par ses soins en une heure, relevaient du programme politique et furent diffusées sur les radios et à la télévision : « Soyons unis avant qu’il ne soit trop tard ; pour rendre l’amour, combien de temps cela prendra-t-il ? », s’y interrogeait l’homme fort de Bangkok.
Pendant ce temps, les soldats arrêtaient les individus critiques, invités à « ajuster leur attitude ». Et un geste – les doigts de la main unis et levés au ciel – emprunté au film Hunger Games devenait un symbole de contestation face à la dictature qui s’installait. Prayuth Chan-ocha est moins prolixe lorsqu’il s’agit de rendre au peuple, non pas le bonheur, mais le pouvoir politique.
Donc cet article nous montre que grâce à la musique, un pays à pu ce relever après la mort de leur souverain et leur donne un message d'espoir pour la suite.